L’identité est en détresse

Qu’on le veuille ou non, la revendication identitaire devient à son tour une «question maudite ». Comme source de violence potentielle, risque latent, menace pour la paix, elle s’est substituée aux deux périls qui ont ensanglante le xxe siècle : le nationalisme et l’idéologie, Nous sommes passes insensiblement d’une politique de l’idéologie à une politique de l’identité. Le danger n’est pas moindre, mais le changement est d’importance. D’une façon générale, les classifications de jadis, fondées sur le social (riches, pauvres, salaries, patrons), s’effacent pour laisser place a des classifications identitaires (religion, sexualité, langue, culture).

Un tel glissement est accéléré, répétons-le, par la dislocation des cohésions nationales et l’affaiblissement corrélatif des Etats. Or, quand elle est en détresse, l’identité devient guerrière. Contrairement a ce qu’affirme Samuel Huntington, ce durcissement n’à rien avoir avec un «choc des civilisations ». Sa nature est plus profonde, plus intime, transculturelle, pourrait-on dire. II tient au fait que l’identité, des lors qu’elle veut retrouver sa consistance, s’applique spontanément a designer un ennemi. On rejoint ici les thèses sur la violence du Français Georges Sorel (1847-1922), ou plus nettement encore celles de l’Allemand Carl Schmitt. Dans l’un des rares textes publies en français de son vivant, La Notion de politique (1972), ce dernier (qui adhérai a l ‘idéologie nazie) l’affirme sans détour: «La distinction spécifique du politique, a laquelle peuvent se ramener les actes et les mobiles politiques, c’est la discrimination de l’ami et de l’ennemie.

Ce passage du livre de Jean Claude Guillebaud m’interpelle beaucoup. Plus j’y pense, plus je pense à ce

Peuple de Maurice dites ‘Creole’ qui se cherche une identité et une reconnaissance.

D’autre part, je tire également un parallèle aux autres communautés dites d’origine indienne qui également se cherchent et ont le besoin de se reconnaitre différents des autres par leur origines, soit de langues et de cultures.

Guillebaud poursuit sa thèse en invoquant le concept de ‘thymos’ : une dimension de la conscience- besoin de reconnaissance, plus proche d’une revendication identitaire.

Dans le monde d’aujourd’hui, je postule une expansion de l’individualité qui a besoin de se reconnaitre comme tel et accepte de moins en moins d’être soumis à une classification identitaire d’antan.

Hélas, je vois que trop souvent le glissement accéléré par la dislocation des cohésions nationales est en train d’opérer dans notre ile.

‘Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est gurre de chacun contre chacun’. Thèse de Thomas Hobbes dans ‘le Leviathan’.

Que devons faire pour trouver une nouvelle cohésion ?

‘La subsistance de notre nation, et sa croissance pour garantir le bien-être de nos enfants’ seraient elle une guerre suffisamment compulsive, qui pourrait galvaniser notre nation pour une cohésion accrue ?

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