Territorialisation 2030

Un groupe d’experts multi-disciplinaire d’un réseau structuré pose des scenarii. Je suis en pleine lecture des scenarii sur différents sujets qui me semblent  probable. Bien sur la prospective ne sera jamais la réalité, mais aide à appréhender le future. N’est ce pas le propre de l’entrepreneur  eclaire que d’anticiper le futur avant les autres?

Réflexion sur les thèmes : démographie, habitation, mouvements des populations, communication  mondiale et écologie.

En 2030, la population mondiale était légèrement inférieure à 8 milliards, proche des prévisions minimales de l’ONU en 2006. Le changement climatique avait ruiné la vie de centaines de millions de personnes. L’énergie demeurait un pro­blème majeur, malgré la diminution de moitié des taux de croissance par rap­port à l’ère pré-2012. De fait, confrontées à une situation d’urgence permanente, les administrations et les entreprises n’avaient pas vraiment investi pour modi­fier leurs modes de production.

Les individus avaient pris une longueur d’avance en raison des contraintes éco­nomiques, et parce que des millions de chômeurs avaient inventé de nombreux emplois de proximité : taxis locaux (souvent à 2 roues) sur demande, collecte sélective des ordures, gestion du recyclage, répare-tout, etc. Ces nouveaux mé tiers finirent ainsi par jouer un rôle social essentiel.

Les multiples équilibres locaux qui avaient émergé de la post-mondialisation ressentirent vite le besoin de redéfinir (et de défendre) leurs territoires. Elles voulaient affirmer et vivre leurs nouvelles valeurs, définir qui leur appartenait et qui leur était étranger, protéger leurs fragiles économies contre la concurrence. Après la Cata­logne, beaucoup de régions européennes, ainsi que certains Etats d’Amérique du Nord, obtin­rent– au moins de fait – un statut de quasi-in dépendance. Des villes comme Barcelone firent pratiquement sécession. Des passeports internes apparurent dans plusieurs pays et les frontières furent bien entendu rétablies (dès 2020) dans l’Union Européenne.

Les réfugiés climatiques et politiques avaient également be­soin de territoires. L’une des rares initiatives internationales de cette époque aboutit à la création de trois « Refugistans », achetés à la Russie, à l’Australie et à la Tanzanie avant d’être via­bilisés. L’histoire de ces nouveaux pays reste à écrire, mais leurs premières années font penser à la naissance de l’Australie à la Conquête de l’Ouest américain.

Les « territoires » n’étaient toutefois pas tous géographiques. Qu’elles soient re­ligieuses, ethniques, culturelles ou autres, des communautés finirent également par constituer leurs propres frontières, définir une notion de citoyenneté, créer des règles et des institutions et utiliser l’Altronet pour fonctionner de manière cohérente. L’état quasi-indépendant de Californie fut le premier à reconnaître leur existence en révisant sa constitution pour devenir un « Etat des Commu­nautés ».

L’Altronet joua un rôle majeur en permettant à de nouvelles formes d’organisa­tions fédératives d’émerger. Les devises locales et les systèmes d’échanges l’uti­lisaient pour le commerce et la compensation des échanges entre eux. Plusieurs conflits opposant des communautés furent réglés grâce à l’Altroverse, la fédé­ration libre des univers virtuels qui émergea dans les années 2015 sous le nom de « Metaverse », et qui fusionna avec l’Altronet quelques années plus tard. De véritables procès, avec juges, procureurs et avocats, furent ainsi été organisés dans cet espace en 3 dimensions. L’Altronet permit sans nul doute d’empêcher de nombreux conflits depuis sa création, même si, bien sûr, il permit aussi de multiplier d’autres formes de conflits, moins meurtriers : les cyberguerres. Cer­tains pensent que l’Altronet est le mécanisme qui permettra de regrouper effi­cacement les nombreuses communautés entrelacées dans une nouvelle com­munauté internationale, plus ouverte.­

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