Puralite de Capitalismes

QUELS CAPITALISMES POUR LE 21ème SIECLE ?

Déclaration finale du Cercle des économistes
Aix-en-Provence,

Le capitalisme a triomphé. Saura-t-il surmonter sa victoire ? Les rencontres économiques d’Aix en Provence 2007 se sont interrogées sur l’existence ou non de capitalismes divers, sur leur convergence éventuelle et les modalités de cette cohabitation. Le cercle des économistes juge que la domination du capitalisme anglo-saxon n’est pas une certitude. Bien au contraire, c’est une pluralité de capitalismes qui s’imposera. Les économistes se doivent donc de s’interroger sur les conséquences de cette diversité durable. Même si les capitalismes, aujourd’hui comme hier, se nourrissent de valeurs communes, rien ne permet d’assurer que leur concurrence ne créera pas de tensions difficiles à surmonter. C’est à la recherche d’une gouvernance mondiale, de règles du jeu efficaces et équitables, tant dans les domaines économiques, financiers, sociaux et environnementaux que cette déclaration tente d’apporter des réponses.

I. LES CONSTATS

Le capitalisme a pour noyau dur la propriété privée des moyens de production, la coordination par les marchés et le respect des droits de propriété. Au-delà, il prend des formes très différentes ainsi, l’économie sociale de marché, longtemps caractéristique de l’Europe continentale, donne un rôle aux parties prenantes – Etat et syndicats notamment – dans la conduite des affaires et attend de l’Etat qu’il corrige les inégalités. Le libéralisme anglo-saxon, lui, met l’accent sur la responsabilité de chacun – y compris dans la richesse ou la misère – et sur la liberté de circulation des hommes, des biens et des capitaux. Le contrôle de l’Etat sur les entreprises est faible dans les pays anglo-saxons, important en France, très fort en Russie ou en Chine, deux pays qui ne s’affichent pas comme capitalistes mais qui, de fait, le sont devenus.

Les rencontres d’Aix-en-Provence ont permis de dégager cinq constats dont certains sont inattendus.

1. Il n’y a pas de capitalisme sans valeurs
Ces valeurs sont diverses : le capitalisme n’a pas grandi dans un terreau unique qu’il soit religieux ou laïc.
On peut en déterminer trois catégories :

  • Les premières, dont la diversité doit être respectée parce qu’elles n’affectent pas les autres. Un bon exemple en est le poids de l’Etat dans le capital des entreprises.
  • Les deuxièmes, dont les différences peuvent nuire aux autres. L’absence de transparence des entreprises et des marchés l’illustre bien.
  • Les troisièmes que nous considérons comme des valeurs universelles avec lesquelles il n’est pas possible de transiger, par exemple le respect de la personne humaine et de l’environnement. Ces valeurs sont d’autant plus indispensables que le capitalisme, quelle que soit sa forme, est créateur d’inégalités, particulièrement élevées aujourd’hui. Dans les sociétés démocratiques, le processus politique fondé sur des valeurs partagées permet de déterminer le degré acceptable d’inégalités et donc le niveau de la protection sociale. Ceci n’est pas le cas ailleurs.

2. Les formes de capitalismes sont diverses.
Elles mutent dans des directions que personne n’avait anticipées. Contrairement aux attentes, le capitalisme de marché n’est pas devenu le seul modèle. Le capitalisme familial prospère, de l’Europe du Sud au Mexique. En Chine, en Russie, au Moyen-Orient naît un nouveau capitalisme d’Etat, financé par les excédents des paiements courants, qui jette son dévolu sur les entreprises européennes et américaines.

3. Les capitalismes devront coexister.
La coexistence des capitalismes est régie par des dynamiques complexes. Certes, il y a des forces de convergence, notamment sous la pression des marchés financiers. Mais, il y a aussi, évidemment, une concurrence entre capitalismes et une forme de sélection naturelle. Le modèle dominant ne sera pas forcément le plus efficace, ni le mieux accepté socialement.

4. La coexistence pacifique des capitalismes n’est pas garantie.
Parce que le progrès naît de la différence, parce que l’économie doit respecter la diversité des valeurs, parce que nous croyons au rôle positif de la concurrence, nous pensons que la diversité des capitalismes est une chance. Mais nous craignons que leur coexistence ne suscite des tensions croissantes et peut-être un jour ne déclenche des conflits. La première mondialisation, qui avait vu un développement sans précédent des échanges et du bien être, s’est brisée en 1914.

5. Il n’y a pas d’autorité supranationale pour organiser cette coexistence.
La gouvernance mondiale est aujourd’hui, on le sait, cruellement insuffisante. Dans nombre de domaines, comme l’environnement, la concurrence ou la propriété intellectuelle, il n’y a pas d’autorité globale. Et les institutions existantes – Fonds monétaire et Banque mondiale notamment – manquent de légitimité politique. Au total, il n’y a pas de règles du jeu communes aux différentes formes de capitalisme. Une entreprise chinoise peut lancer une OPA hostile avec de l’argent public ; en Europe, c’est presque impossible. L’Europe s’interdit de manipuler la valeur de sa monnaie, le Japon ou la Chine le font en utilisant leurs réserves de change, les Etats-Unis avec les déclarations de leurs dirigeants.

*

La lecture du document cité ci haut m’a permis de réfléchir sur le cas de notre Maurice. Ma compréhension de la vision des dirigeants politiques semble ne pas être clair ou définissable. L’incompréhension du capitalisme même à l’intérieur du parti politique au pouvoir serait il la source des conflits continuels apparents des différents factions du gouvernement ? Ou serait- il le manque de cohésion de éléments divers du gouvernement et le manque de cohérence du leadership des capitaines qui dirigent, les causes d’un parcours en zig zag dans l’action ? Des quels capitalistes le parti Labour prône t il ? Qu’il existe à Maurice un capitalisme familial sur lequel le pays a progressé pendant des siècles, personne ne peut nier. Que le parti au pouvoir veut mettre en place un capitalisme de l’état pour une meilleure répartition de la richesse, c’est son droit. Mais bon sang dites le, clairement et ouvertement. En France, pour corriger le poids une richesse historique, sa transmission est lourdement pénalisée par les taxes de succession. En tout cas, nous resterons dans le capitalisme en recherche d’un modèle hybride à mettre en place pour convenir au contour d’une meilleure repartition de richesse. Nous savons à l’avance que la gestion et la création de valeur par les entreprises d’état ont été jusqu’à ce jour un échec. La voie d’un capitalisme d’état ne sera réalisable que quand la compétence de gestion de l’état soit à un niveau acceptable et une gouvernance sans faille en opération. Il reste du chemin à parcourir.

D’autre part, J’ai un trop plein de cette segmentation de richesse par groupe ethnique que je lis sur le media. Ne sommes nous pas tous Mauriciens à part entière ? Pourrions nous dorénavant être segmentés pour les besoins d’analyse par notre quantité de richesses sans référence à notre origine ethnique ?

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