Je vous livre une interview du professeur José MarÃa Simón CastellvÃ, président de la Fédération internationale des associations des médecins catholiques (FIAMC) que je trouve très éclairant. Outre les considérations morales ou religieuses, l’impact sur la nature et l’écologie m’inquiète.
ZENIT – Les détracteurs de l’encyclique Humanae vitae soutiennent que contraceptif rime avec émancipation de la femme, progrès, santé médicale et environnementale. Mais selon vos recherches, tout cela est faux. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?
Simón Castellvà – Les contraceptifs ne sont, ni pour les femmes, ni pour la planète, un véritable progrès. Je comprends, et je suis solidaire des femmes qui ont donné la vie à beaucoup d’enfants, mais la solution ne réside pas tant dans la contraception que dans la régulation naturelle de la fertilité. Elle respecte la femme et les hommes. Selon des recherches scientifiques, la pilule pollue et dans beaucoup de cas elle empêche la nidation, et est donc abortive.
ZENIT – Les recherchent soutiennent que la pilule appelée « anovulatoire », la plus utilisée, qui contient de faibles doses d’hormones oestrogènes et de progestogènes, a souvent un effet anti-nidation, c’est-à -dire abortif. Est-ce vrai ?
Simón Castellvà – C’est vrai. Actuellement, la pilule contraceptive appelée « anovulatoire » a souvent un effet anti-nidation, c’est-à -dire abortif, parce qu’elle expulse un petit embryon humain. Et l’embryon, même les premiers jours, est différent d’un ovule ou d’une cellule germinale féminine. Sans cette expulsion, l’embryon deviendrait un ou une enfant à tout point de vue. L’effet anti-nidation de cette pilule est reconnu par la littérature scientifique. Les chercheurs le savent, on la trouve dans les notices des produits pharmaceutiques visant à éviter une grossesse, mais cette information n’est pas connue du grand public.
ZENIT – L’étude en question soutient que la grande quantité d’hormones relâchée dans la nature a un effet grave de pollution environnementale qui a une influence sur l’infertilité masculine. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Simón Castellvà – Les hormones sont relâchées et diffusées dans la nature. Elles ont un mauvais effet sur le foie, et sont ensuite dispersées dans la nature où elles polluent. Durant toutes ces années d’utilisation de la pilule contraceptive, des tonnes d’hormones ont été relâchées dans l’environnement. Plusieurs études scientifiques affirment que cela pourrait être une des raisons de l’augmentation de l’infertilité masculine. Nous souhaitons que d’autres recherches, plus poussées, soient menées sur les effets polluants des hormones dispersées dans l’environnement.
ZENIT – L’étude élaborée par la FIAMC reprend les préoccupations de l’Agence internationale de recherche sur le cancer (International Agency for Research on Cancer), de l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont le siège est à Lyon, selon lesquelles les pilules qui combinent oestrogènes et de progestogènes peuvent avoir des effets cancérigènes. Pourriez-vous nous parler de la gravité de ces implications ?
Simón Castellvà – Il est grave qu’un produit non indispensable à la santé et qui pourrait être cancérigène soit distribué. Ce n’est pas une opinion de médecins catholiques mais de l’agence de l’OMS qui se bat contre la diffusion du cancer. Nous n’avons fait que rapporter leurs préoccupations.
ZENIT – Avec l’association que vous représentez, vous soutenez le caractère prophétique d’Humanae vitae qui a proposé l’utilisation de moyens naturels de régulation de la fertilité. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Simón Castellvà – Le pape Paul VI fut prophétique aussi d’un point de vue scientifique. Dans cette encyclique, il a mis en garde contre les dangers de la pilule contraceptive comme le cancer, l’infertilité, la violation des droits de l’homme, etc. Le pape avait raison et beaucoup n’ont pas voulu l’entendre… Pour réguler la fertilité, le recours aux moyens naturels est bien meilleur. Ceux-ci sont efficaces et respectent la nature de la personne.
ZENIT – Dans un article publié dans L’Osservatore Romano (« L’encyclique Humanae vitae Une prophétie scientifique », en date du 4 janvier), vous soutenez que les moyens de contraception violent les droits de l’homme. Pouvez-vous nous préciser lesquels et pourquoi ?
Simón Castellvà – Alors que nous fêtons le 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, nous souhaitons montrer que les moyens de contraception violent au moins cinq droits importants :
Le droit à la vie, puisque bien souvent il s’agit de pilules abortives et à chaque fois, un petit embryon est éliminé.
Le droit à la santé, parce que la pilule contraceptive ne sert pas à soigner et a des effets secondaires importants sur la santé de la personne qui y a recours.
Le droit à l’information, parce que personne n’informe sur les effets réels de la pilule. Par exemple, les risques pour la santé et la pollution de l’environnement ne sont pas pris en compte.
Le droit à l’éducation, parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui expliquent comment pratiquer les méthodes naturelles.
Le droit à l’égalité entre les sexes, parce que le poids et les problèmes des pratiques contraceptives retombent presque toujours sur la femme.
ZENIT – Humanae Vitae soutient que les contraceptifs influencent négativement les relations de couple, séparant l’acte d’amour de la procréation. En tant qu’homme de science, pouvez-vous nous expliquer cela ?
Simón Castellvà – La relation entre les époux doit être d’une confiance et d’un amour total. Exclure la possibilité de procréer par des moyens impropres ternit la relation du couple. Se donner l’un à l’autre devrait être un don total enrichi de la capacité de la transmission de la vie.
ZENIT – Finalement, Humanae vitae est un document qui unit et renforce les couples. Alors pourquoi tant de critiques ?
Simón Castellvà – Beaucoup de critiques sont relatives aux intérêts économiques qui sont sous-jacents à la vente de pilules contraceptives. D’autres critiques proviennent de ceux qui veulent réduire et sélectionner la fertilité et la croissance démographique. Enfin, certaines critiques proviennent de ceux qui entendent limiter l’autorité morale de l’Eglise catholique.
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