Augustin 28 Aout

Le 28 août, c’est la fête de Saint Augustin. Cette date évoque en moi plusieurs souvenirs qui m’ont marqué toute ma vie. Je revis encore les séquences du baptême de mon grand père YIPTONG qui s’est tenu à notre maison de Port Louis. Grand Père était malade depuis quelque temps, à cause de son diabète : la plaie il avait a son pied ne guérissait pas. En effet, une gangrène rongeait peu à peu ses orteils et s’entendait vers sa jambe. Les médecins avaient décidé qu’il fallait amputer sa jambe. Il fut averti de la décision et il demanda immédiatement de recevoir le baptême avant d’entreprendre l’opération surgicale. (Ouvrier de la dernière heure, dirai je. Car il succomba a l’opération quelques jours après.)  Le Père Paul Wu bienveillamment accepta de baptiser grand père et grand mère à domicile et de donner à grand-père le sacrement des malades. L’atmosphère et l’ambiance, ce jour la, était lourd et triste car les conséquences du moment n’était guère réjouissants. Quoiqu’au fond du cÅ“ur de ma maman Cécette, je pensais qu’elle avait toujours souhaité et prié pour la conversion de ses beaux parents au christianisme. Dans d’autres circonstances cela aurait été un jour de fête.
Dans la panique et l’empressement, Père Paul demanda : quel est le nom de baptême choisi ? Un grand silence régna. Personne n’y avait pensé. Père Paul en regardant le carnet liturgique du jour nota que c’était le jour de la fête de Saint Augustin. Grand Père reçu ainsi le nom d’Augustin et grand-mère le nom de Rose en honneur de Sainte Rose de Lima que l’église fêtait quelques jours après.

Qui était donc Saint Augustin ?

Déjà, Monsieur Aimé Laval, mon professeur de primaire, nous racontait de temps en temps, surtout au jour de leur fête, l’histoire des grands saints que l’Église honorait. Saint Augustin fut l’un d’eux. Grand philosophe et docteur de l’Eglise, Monsieur Laval, nous racontât un jour Augustin marchant sur la plage, il était absorbé dans ses pensées par la résolution de prouver que Dieu existait. Voyant un enfant qui remplissait un trou dans le sable de l’eau de la mer, il s’arrêta et demanda à l’enfant : que souhaites tu accomplir là ? L’enfant lui répondit : je souhaite remplir le trou de toute l’eau de la mer. C’est impossible lui répondit Augustin. L’enfant ajoutât : de même que tu ne trouveras pas la résolution de ton énigme. Il suffit seulement d’y croire.

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Saint Augustin est l’un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l’un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l’on puisse imaginer. Ce qu’il y a de plus admirable, c’est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l’élever presque aussi haut qu’un homme puisse atteindre; c’est bien à son sujet qu’on peut dire: “Dieu est admirable dans Ses Saints!”

Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l’an 354, et, s’il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d’un malheureux père, qui ne se convertit qu’au moment de la mort. A l’histoire des égarements de coeur du jeune et brillant étudiant se joint l’histoire des égarements étranges de son esprit; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d’Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu: “Le fils de tant de larmes ne saurait périr!” avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes.

C’est à Milan, sous l’influence d’Ambroise, qu’Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l’attendaient.

Augustin n’accepta qu’avec larmes l’évêché d’Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l’humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l’intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.

Si les écrits d’Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime; nul coeur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l’Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l’avance les délices de l’éternité bienheureuse.