Mariage Chretien

Nous avons en vu plusieurs mariages dans la famille. Déjà au mois de décembre, deux mariages sont annoncés : fils de mon cousin à Singapour et  quelque jours après la fille de mon cousin à Maurice. Et encore d’autres mariages dans la proche année dans la famille seraient en préparation.

Le mariage est il qu’une affaire entre les futurs époux? Pourquoi alerter toute la famille et faire de l’événement une grande jouissance ? Quel est le but ‘d’officialiser’ l’alliance de deux êtres qui s’aiment et qui se promettent l’un à l’autre pour la vie ? Le mariage est ce qu’un acte juridique seulement ? Qu’a-t-il derrière cette promesse solennelle devant les hommes et Dieu ? Quels sont les engagements pris devant la société et Dieu ? Quel impact sur les engagés, la famille, la société, l’église ?

Dans la tradition le mariage était un événement purement familial dans la mesure où les mariages sont arrangés pour unir deux familles, c’est à dire deux patrimoines. Rétrospectivement, cela apparaît aujourd’hui comme une mutualisation reconnue par les familles des deux époux.

Au delà de la tradition, le mariage chrétien est avant tout un sacrement. La vie mariée n’est pas moins que la vie monastique, une vocation spécifique, requérant un don particulier, ou charisme, du Saint Esprit, don octroyé dans le Saint Sacrement du Mariage. Le mystère Trinitaire de l’unité dans la diversité s’applique à la doctrine du mariage, comme il le fait pour l’Église : une communion sans fusion, respectant la différence des personnes. La famille créée par ce Sacrement est une petite église.

L’Église enseigne que l’homme est créé à l’image de la Trinité, et que Dieu ne l’a pas voulu vivant seul, mais en famille, sauf dans des cas spéciaux. A l’image de Dieu bénissant la première famille, commandant à Adam et Eve de porter du fruit et de se multiplier, l’Église donne à présent sa bénédiction pour l’union d’un homme avec une femme. Le Sacrement du mariage Chrétien, dans l’Église, donne à un homme et à une femme la possibilité de devenir un seul esprit et une seule chair d’une manière qu’aucun amour humain ne pourrait réaliser. Le Saint Esprit est donné de sorte que ce qui a été commencé sur terre s’accomplisse et continue de manière plus parfaite dans le Royaume de Dieu.

Le mariage est un sacrement et non la simple bénédiction d’une union, encore moins la simple reconnaissance formelle, “officielle” d’une union déjà pré-existante. Ceci montre la spécificité du mariage à l’égard des autres actes de la vie quotidienne, pour lesquels nous avons toujours besoin d’une bénédiction et d’une aide spirituelle. “Car un sacrement (…) implique nécessairement l’idée d’une transformation, se réfère à l’évènement ultime de la mort et de la résurrection du Christ, est toujours un sacrement du Royaume. Le fait que le mariage soit est sacrement, montre que l’Église y voit l’un de ces actes par lesquels Dieu nous transforme, nous aide à participer de sa nature divine. Le mariage à l’Église ne signifie donc pas le simple engagement à respecter un ensemble de règles sur comment bien gérer, raisonnablement, une vie de couple (morale sexuelle, épargne, etc.), mais plus profondément la participation, la réception d’une grâce donnée par Dieu.

Sans cette grâce, “le mariage, comme tout le reste dans ce monde, est un mariage déchu et dévié, et (…) il a besoin, non point d’être bénit et “solennisé” – après répétition de la cérémonie et avec l’aide du photographe – mais d’être restauré. De plus, cette restauration est dans le Christ, ce qui veut dire, dans sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension, dans l’inauguration pentecostale du “nouvel éon”, dans l’Église comme le sacrement de tout ceci. Finalement, cette restauration transcende infiniment l’idée de la famille chrétienne et confère au mariage ses dimensions cosmiques et universelles. Selon ce point de vue, le mariage ne concerne pas seulement ceux qui se marient, mais engage aussi l’Église, et concerne par elle le monde entier.

Le modèle de l’amour conjugal

Dans l’Ancien Testament déjà, la relation entre Dieu et Israël est exprimé dans les termes de l’amour conjugal. Dans l’Épître aux Éphésiens (5, 22-32), saint Paul affirme la correspondance entre l’union dans le mariage de l’homme et de la femme en une seule chair, et le grand mystère de l’union du Christ à son Église : “Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.”

L’amour conjugal est un reflet de cet amour du Christ pour l’Église, cela signifie selon une échelle de degré :

  • 1) nous pouvons entrevoir concrètement cet amour du Christ pour l’Église d’après notre expérience de la vie conjugale
  • 2) mais surtout notre amour conjugal doit être compris à la mesure de l’amour du Christ et doit le prendre comme modèle
  • 3) tout amour, s’il veut se réaliser, demeurer véridique, doit s’enraciner, prendre source dans l’amour du Christ.

Le monde, restauré dans l’Église, est destiné à devenir l’épouse de Dieu ; restauration permise par la Marie, la Mère de Dieu. La vocation du mariage concerne le monde et l’Église, car elle concerne la vocation du monde et de l’Église, de tout chrétien : suivre le Christ.

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