En ce jour de notre fête Nationale, Maha Shiva Ratree, je voudrai vous présenter, un extrait d’un récit de quelqu’un qui a vécu chez nous il y a quelques années.
Ce qui m’épate c’est la ferveur des dévots de Shiva et surtout le nombre grandissant des pèlerins. Que la fête soit un point de ralliement identitaire de la communauté hindoue ! Que la convergence vers un point commun le grand bassin soit signe d’unite!
Citation
Je me souviens aussi que la vedette incontesté et incontestable de ton marché est ton herboriste, celui là même qui dispense les herbes qui guérissent tout (ou donne la ” vigueur ” sans viagra) de génération en génération. Et puis, sans en avoir l’air, je n’arrive pas à oublier cette spiritualité ambiante de l’Inde mais quelque peu « dévoyée » que tu distilles comme de lourds parfums d’orchidées. Oh, ne te vexe pas ! Quand je dis que ta spiritualité est dévoyée, ce n’est pas une insulte, bien au contraire. Par « dévoyée », j’entends que cette spiritualité a recréé à sa mesure le savoir et l’érudition des bramanes qu’elle n’avait pas pu importé dans les maigres balluchons des coolies débarqués des pointes de l’Inde après l’abolition de l’esclavage ; qu’il s’agit d’une forme de spiritualité sans prêtres, et pratiquement sans livres qui a reconstruit ses structures et son clergé. Par exemple Le Gange et ses pèlerinages ont été remplacés par GRAND BASSIN, ton lac solitaire, niché à l’intérieur des collines, hors des itinéraires touristiques. Et c’est là que chaque année, pendant plusieurs jours les fidèles convergent dans un gigantesque balai qui envahi l’île du Nord au Sud.
Je me souviens que pour la fête de Maha Shiva Ratree, chaque village, chaque communauté tient à transporter à porteurs des ” cathédrales ” de bambous, des feuillages, des pierreries, des décorations, en l’honneur de Shiva. C’est bien normal puisque les habitants les auront patiemment construits pendant de longs mois, comme peuvent le faire en d’autres lieux les écoles de Samba.
Je me souviens de la concentration de ces ” monuments ” sur Grand Bassin…… cette marche forcée, de jour comme de nuit, enfants aux crochets des basques des parents, indifféremment à la gauche ou à la droite de l’autoroute. Pour comprendre la ferveur de ton peuple, il faut avoir assisté, à 6 heures du soir, quand la nuit commence à tomber, aux immenses cortèges quasi silencieux de pèlerins en dévotion qui montent en files lumineuses aux temples de Grand Bassin pour y honorer les signes de Shiva, lingam et yoni. Ces signes sont baignés d’offrandes de fleurs et de noix de cocos importées à grand frais d’Agalega et que les prêtres découpent d’un seul coup de coupe-coupe. Je me souviens qu’en début de soirée, au bord du lac, les fidèles jambes de pantalon troussés, les pieds dans l’eau y trempaient de milliers de petites lumières, des pastilles de méta qu’ils laissaient ensuite glisser sur le lac à bord de larges feuilles de manguiers, le tout accompagnée d’une lente constellation de prière.
Fin de citation
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