Reflexion Dominicale

Lc 11,1-13.
Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit : « Quand vous priez, dites :’Père,que ton nom soit
sanctifié,que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation.’ » Jésus leur dit encore : « Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains : un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain’, moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui
frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

 

 

Ce dimanche, la lecture de l’Evangile m’a renvoyé à une personne que j’avais rencontrée dans les années 60. A travers l’Internet,  et à ma grande surprise, j’avais découvert les écrits d’Arlette Orian. J’étais heureux de  lui avoir parlé au téléphone pour la féliciter quelque temps avant son départ vers l’Eternel.

Voici un texte d’elle sur le Notre Père :

Redécouverte du Notre Père

J’avais, il y a quelques mois, pour des villageois d’un petit village au pied d’une montagne, pour des enfants de 5 à 12 ans, qui comprennent le créole (le patois dérivé du français et qui est compris de toute la population) expliqué les prières essentielles : le “Notre Père”, le “Je vous salue Marie” et surtout le “Credo” qui est la prière la plus compliquée que je connaisse même pour des jeunes parlant très bien le français…

J’avais donc expliqué, entre autres, le Notre Père. Mes “enfants” l’ont bien assimilée. Or, aujourd’hui, lors d’une réunion à la cure de ma paroisse, à Bambous, notre curé, un polonais, nous a expliqué le “Notre Père” et il m’a fait réfléchir car les deux phrases : “Que ton nom soit sanctifié”, “Que ton règne vienne” avaient un autre sens.

Pour moi, “Que ton nom soit sanctifié” voulait dire : Que ton nom soit reconnu, admiré, glorifié par tous les hommes et la seconde phrase “le règne de Dieu qui devait arriver” voulait dire, pour moi, tout simplement la seconde venue de Jésus sur la terre.

Or l’interprétation toute simple qu’il donna basée sur le mandement de Carême 1998 était celle-ci : “Que ton nom soit à nos yeux d’hommes et de femmes de ce monde reconnu comme Unique et que nous apprenions, grâce à l’oeuvre de l’Esprit Saint en nous, à reconnaître sa grandeur, sa sainteté en même temps que son humilité et que, par la grandeur et la sainteté de son nom, nous soyons sanctifiés.

C’était à peu près cela que je pensais mais, lui, en le disant, donnait à cette phrase une grandeur, une dignité nouvelle.

Quant à la seconde phrase : “Que son règne vienne”, il l’a expliquée tout simplement par : “Que tout le travail de l’Esprit Saint à l’intérieur de nous-mêmes purifie notre coeur. Nous rende libre, fraternel et responsable de nous et des autres, nous façonne, refasse en nous l’image de Dieu”.

Je n’avais jamais songé à cette façon de penser au règne de Dieu : Que le règne de Dieu vienne en nos coeurs actuellement, maintenant. Non pas, dans un avenir plus ou moins lointain mais dès maintenant. Qu’avec l’aide du St Esprit, Dieu règne dans noscoeurs.

Cette phrase a maintenant pour moi un sens profond. Quand je la dirai, j’y attacherai ce sens profond qui m’a bouleversée.

J’aime aussi quand je dis : “Donnez-nous notre pain de ce jour” dire à mes petits villageois : ce n’est pas du pain seulement qu’il vous faut demander, du pain vous en avez. Demandez à Dieu de vous donner ce qui vous manque le plus, ce qui vous marque le plus, qui vous fait souffrir : désunion de vos parents, alcoolisme, manque d’ardeur dans la prière, etc.

Si je le dis ici (ce que je dis est bête et comme je le répète, c’est surtout aux jeunes que je m’adresse) : Quand nous récitons le Notre Père, ne le banalisons pas. Donnez-lui tout son sens et, en y réfléchissant, comme ce soir, nous lui découvrons chaque soir une richesse nouvelle. C’est tout. Cette prière vieille de presque deux siècles, je l’ai redécouverte ce soir et je voulais vous faire partager mon émotion.

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