Comment connaître la volonté de Dieu ?

« Que Ta volonté soit faite » je le dis tous les jours depuis que je suis enfant. Plus une fois, je me suis posé la question : Comment connaître la volonté de Dieu ?

Voici un texte de Bruno Feillet qui mérite lecture et réflexion.

Chacun ici, moi compris, nous avons quelque part dans notre cœur le secret désir de connaître avec certitude cette volonté et la connaissant, nous la mettrions en œuvre sans nous poser de question. Nous aimerions tant être à la place du serviteur du centurion à qui il dit « fait ceci » et qui le fait. Au fond, ce serait assez sécurisant mais aussi plutôt déresponsabilisant. Avons-nous été créé pour être aveugles dans notre obéissance, robotisés dans notre agir, ou encore pour être des marionnettes dans les mains de Dieu ?
Nous allons le voir, la volonté de Dieu à notre sujet n’est pas coulée dans le bronze de l’éternité. Il y a une vraie différence entre le désir et la volonté de Dieu sur nous ou encore les appels que Dieu nous lance et ce que nous appelons ici bas une vocation. Ne nous méprenons pas, Dieu veut de toute éternité que nous soyons en communion avec lui et entre nous ; il veut que nous fassions le bien et évitions le mal. C’est sûr et il ne faut pas douter de cela. Cependant, plus nous descendons dans le quotidien de la vie, comme le dirait saint Thomas d’Aquin, moins les choses sont évidentes car les situations sont complexes pour ne pas dire compliquées.

Commençons par imaginer la thèse où Dieu aurait tout écrit, tout décidé pour chacun de nous et tâchons d’en tirer logiquement les conséquences. Revenons à notre ami Rodrigue qui hier hésitait entre épouser Cunégonde ou épouser Artémise. Si Dieu voulait qu’il épouse Cunégonde, en épousant Artémise, a-t-il raté définitivement sa vie ? En fait, on pourrait aussi imaginer que Dieu voulait que Rodrigue devienne prêtre du diocèse de Cambrai. Mais voilà qu’il épouse Artémise ? Rodrigue a-t-il raté sa vie et compromis son salut ? Vous savez bien que la réponse est non et nous allons voir pourquoi. Et si la réponse est non pour des situations aussi importantes que les engagements à vie, la réponse sera encore plus ferme pour les petites décisions de notre quotidien.

J’entends déjà une objection parmi les familiers de l’Écriture que vous êtes. Celles et ceux qui ont lu et médité le Ps 138-139 qui porte sur l’omniscience de Dieu connaissent le verset 16 : « sur ton livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d’eux y figurent ». Ce n’est pas parce que Dieu sait tout ce qui va advenir que c’est lui qui organise les événements. Il sait tout parce qu’il est Dieu et qu’il sait comment nous allons réagir à ses appels, mais parce qu’il est l’amour même, il ne fait pas les choses à notre place. En fait, il veut agir avec nous et pas sans nous.
Autrement dit, Dieu ne reprend pas d’une main ce qu’il a donné de l’autre. En nous créant libres pour être des partenaires, des collaborateurs de sa création, des hommes et des femmes debout, il ne peut dans le même temps nous manipuler à longueur de temps ou nous enfermer dans un programme préétabli. Si Dieu nous a donné la sagesse et l’autonomie, c’est pour que nous nous en servions pour faire le bien et éviter le mal en nous appuyant sur sa grâce. Grâce de Dieu dont je rappelle qu’elle éclaire notre intelligence et incline notre volonté à faire le bien.

Pour aller jusqu’au bout de ma pensée, lorsque nous demandons à Dieu « que ta volonté soit faite » nous lui demandons très exactement de nous aider à faire le bien, à vivre de l’Évangile, à être des témoins de son amour dans toutes les situations que nous traversons. Cela suppose que nous ouvrions notre conscience à son Évangile et à son Esprit-saint.
Les Pères du Concile Vatican II n’ont pas eu peur d’écrire au N° 16 de Gaudium et spes l’expression suivante : « Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela » ; Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. ». Voyez-vous, lorsque les Pères nous invitent à écouter notre conscience, ils ne nous disent pas de nous éloigner de Dieu mais bien de nous en rapprocher. Faire la volonté de Dieu, c’est construire avec lui, sous l’éclairage de notre conscience droite, le chemin de vie qui sera en harmonie avec notre conscience.
Relisons la troisième demande du Notre Père. Jésus ne nous dit de prier en disant « que ta volonté soit accomplie », mais « faite ». C’est-à-dire, qu’il faut la construire avec lui. Et c’est la grandeur de l’homme que de pouvoir faire cela.

Sur le site de Bruno Feillet www.discernement.com ou je me suis régalé (intellectuellement). J’ai croqué avidement les pages de citation & sagesse. Je vous recommande une visite presto….pour le weekend.

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